Une retraite pour découvrir la méditation Vipassana

Maintenant, la réponse à la question que vous vous posez tous : «Mais la méditation Vipassana, c’est QUOI finalement ?»

Eh bien, pour simplifier, c’est se concentrer sur les mouvements de l’abdomen lorsqu’on inspire et expire, tout en notant toutes les sensations qui viennent perturber la concentration. À titre d’exemple, si un camarade méditant éternue, vous vous dites simplement « bruit, bruit » (ou à la limite « éternuement » mais sans plus – parait-il que les détails sont inutiles et néfastes !) et vous revenez aux mouvements de l’abdomen. Bien sûr, il ne s’agit pas de respirer et penser au prochain repas, que non ! Il faut se répéter mentalement « soulèvement » quand on inspire et « abaissement » quand on expire, et noter toutes les pensées désagréables qui viennent s’ajouter. Et vous pouvez demander à n’importe qui d’entre-nous, ce n’était pas la chose la plus facile au monde ! Surtout lorsque les estomacs de vos camarades crient famine et que toute la salle entend le joli gargouillement de protestation de celui-ci. Mais cela a été une belle expérience, et on parvient à ressentir une certaine satisfaction, lorsqu’on arrive à faire ça correctement.

Ensuite, nous avons pu découvrir la méditation en marche. Concrètement, cela consiste à marcher lentement, en se concentrant sur les pas (et se dire mentalement : « pas gauche, pas droit, pas gauche, pas droit ») et toujours, noter les éléments perturbateurs. Le but est de ressentir le moindre mouvement musculaire lorsqu’on avance.

La journée continue. D’abord un repas sobre, végétarien et silencieux à l’exception des fous rires qui nous prenaient souvent, lorsque le silence se faisait trop pesant ou lorsqu’on se parlait à table à l’aide de signes ressemblant plus à une danse mexicaine qu’autre chose. Puis, séances de méditation assise ou en marche. Le soir, nous avons regardé un film, sur la méditation pratiquée dans les prisons en Inde et les effets bénéfiques qu’elle peut avoir sur les personnes incarcérées.

S’ensuivent quelques minutes de « méditation sur l’amour bienveillant » – c’est-à-dire, envoyer des ondes positives à tout l’Univers en pensant très fort « Puissent tous les êtres de l’Univers être heureux et en bonne santé »

Après cela, nous avons regagné nos dortoirs. La fatigue commençait déjà à se ressentir, et s’endormir ne fut pas bien difficile.

Le lendemain, douche et première méditation assise de la journée. Ensuite, petit-déjeuner, en silence mêlé à de nouveaux fous rires qu’on tentait vainement d’étouffer sous une tartine, méditation en marche encore une fois et une excellente petite promenade dans les alentours du centre, où nous retrouvons joyeusement les deux petits clans. Marcher nous a fait un grand bien après la méditation assise, et comme le paysage de la région était tout simplement magnifique, personne n’a voulu rentrer.

Au retour, nous avons eu droit à un petit goûter, un temps libre avant les séances de méditation suivantes, le dîner, un autre film, cette fois sur le bouddhisme en Belgique. Avant cela, nous avons eu droit à une séance d’étirements pour que nos muscles un peu endormis se réveillent. Certains des exercices n’ont fait que multiplier nos fous rires.

Le dernier jour, nous avons fait le ménage du Centre afin que les personnes suivantes puissent trouver l’endroit propre. Bien évidemment, nos camarades masculins ont eu un léger accès de fainéantise. Ensuite, nous avons pris un dernier dîner avant de repartir joyeusement dans nos trains, épuisés mais la tête remplie d’anecdotes comiques et d’un conseil particulier : “Observons notre abdomen.”

Par Fariha Ali et Maria Barouh , 6T2

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