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Trek Vosges 2016, récit d’aventure

“Ça fait déjà quelques heures maintenant que l’on marche… Le mot Retraite commence à prendre tout son sens et nous réalisons peu à peu dans quoi nous nous sommes lancés. Nos jambes commencent à se faire lourdes, nos pieds commencent eux aussi à nous faire mal, nos épaules crient à la délivrance mais l’arrivée se fait attendre. (…)  Quand on aperçoit enfin le Chalet c’est la jouissance ultime, on se dit qu’on l’a fait, on y est arrivé… (…) On a appris à compter les uns sur les autres, à relever l’autre quand il tombait, à attendre celui qui souffrait, à encourager celui qui ramait (parce que oui, on a tous ramé à un moment ou un autre)…”

 

 

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#Jour 1  (« amour numéro un, c’est l’amour suprême, dis moi que tu … » je rigole Laurence !)

Il est 7h00.
Théoriquement, c’était l’heure à laquelle on était censés partir mais tout le monde sait que ça ne se passe jamais comme ça.
Nous sommes trois pelés à attendre impatiemment devant le Collège, mais très vite les autres arrivent au compte-goutte.
À ce stade là, nous ressemblons tous à des Bonshommes Michelin, accompagnés des premiers fous rires.

On attend toujours la deuxième camionnette (avec M. Cardon dedans, au volant, c’est toujours mieux).
On voit les phares au tournant, il arrive.

[quote font_size=”19″ align=”right” bgcolor=”#” color=”#7f7f7f” bcolor=”#” arrow=”no”]”Un voyage qui nous aura tous marqués…”[/quote]On se dépêche de charger les derniers sacs, il commence à pleuvoir. On prend le temps d’échanger encore quelques blagues avec les parents. Vient ensuite le moment des « au revoir » et des « bonne merde ! ». Le moteur ronronne… L’aventure commence!

 

5h de route. Ça va vite, surtout quand on les passe à chanter, à parler de tout et de rien ou à jouer à Valet Puant et à Président (si si, même en voiture c’est possible).

C’est en début d’après-midi que nous arrivons à l’endroit où l’immersion totale dans la nature doit commencer.
On a juste le temps de manger un petit bout, de s’équiper, de faire connaissance avec notre guide, Arnold, et nous voilà partis !

Ça fait déjà quelques heures maintenant que l’on marche… Le mot Retraite commence à prendre tout son sens et nous réalisons peu à peu dans quoi nous nous sommes lancés.

Nos jambes commencent à se faire lourdes, nos pieds commencent eux aussi à nous faire mal, nos épaules crient à la délivrance mais l’arrivée se fait attendre.

« On y est presque », c’est ce que le guide eut un malin plaisir à nous souffler à chaque fois que l’un de nous venait chercher un peu de courage.

caroline_2Et puis au bout de cette descente, on l’a vue, cette satanée « cabane ».
Je pense sincèrement qu’aucun de nous n’a jamais été aussi heureux de voir quatre murs et un toit au milieu de nulle part.
Rien à dire, la vue est bluffante: là, planté au milieu de rien,
il y a un lac, un superbe lac gelé entouré d’arbres.
(Je ne vous le montrerai pas, non).

On a vite fait d’enlever nos sacs et nos raquettes avant d’aller monter les tentes, histoire d’y voir encore quelque chose, même si, très vite nos lampes frontales se sont imposées comme nécessaires.

Les tentes montées, on se réfugie tous dans la « cabane ».
Là, on fait une première tentative de feu: ce fut un échec. On est un peu frustré, on se dit que si Erectus à su le faire, nous aussi.
On réitère. Cette fois c’est la bonne… malheureusement, pas pour longtemps.

Maintenant que nos esprits se voient soulagés et nos corps enfin libérés, chacun entame son petit repas, le tout dans une atmosphère bon enfant.

Mais la fatigue de la première journée se fait sentir et, à tour de rôle, lentement mais sûrement, on part rejoindre nos tentes, le plus souvent en binôme.
On ferme les tirettes et, bientôt, on n’entend plus que l’eau ruisseler, les arbres qui dansent avec le vent et le vent qui vient claquer contre les bâches de nos tentes.

Pour la première fois, on goûte à une chose qui nous était encore inconnue mais ô combien agréable: le silence de la nature.

“Une vraie leçon de vie”

#Jour 2

Il doit être environ 9h quand nous avons le plaisir d’entendre le clairon de M. Cardon et les rires de Mme Mary.

La suite s’avère néanmoins moins drôle…
Tout est trempé et le ciel est menaçant.

caroline_3Vous l’aurez compris ce deuxième jour s’est démarqué des autres par le temps qui s’est montré digne d’un déluge londonien (soit un temps de merde) et par cette belle montée (ceci est bien évidemment ironique), qu’on s’est tapée dès les premiers mètres et qu’on ne risque pas d’oublier de si tôt.

C’est là que beaucoup d’entre nous se sont rendu compte du lien très fort qui existe entre notre tête et notre corps, et qu’on avait plutôt intérêt à préserver cet équilibre.
C’est là aussi que certains se sont dit qu’il était définitivement temps de se remettre à faire du sport ou d’arrêter de fumer…

Le moment fort fut le soir.
Vers 17h, une « cabane un peu plus grande » nous a accueillis et ce fut une de nos plus belles soirées passées ensemble: fous rires, anecdotes croustillantes, confessions, dossiers compromettants… et j’en passe.
On aime quand les repas se transforment en un réel festin d’échanges et de discussions.
Ça part dans tous les sens, on ne contrôle plus rien et c’est ça qui est génial.

En plus, cette fois-ci, nous avons réussi à dompter le feu (Sapiens se perfectionne, c’est l’Évolution qui le veut !)

Cette nuit- là, nous avons (bien) dormi tous ensemble dans le grenier, à même le sol, emmitouflés dans nos sacs de couchage. Juste inoubliable…

#jour 3

Certains sont fatigués alors que, personnellement, je commence tout juste à m’habituer au sac et à trouver mon rythme.
Mais la cohésion du groupe aide et on décide de changer de tactique pour rester groupé.

En début d’après-midi, on a eu droit à un beau ciel bleu, à notre plus grand plaisir!

C’est également ce jour là qu’on s’est rendu compte que M. Cardon avait une foulée qu’on pourrait largement qualifier de parfaite.
On est enclenchés, on n’a plus qu’un but: prendre une douche chaude.

« Plus que 600 mètres » nous crie Arnold. Doit-on le croire? Non.

Quand on aperçoit enfin le Chalet c’est la jouissance ultime, on se dit qu’on l’a fait, on y est arrivé…
On sent que la tempête commence à se lever, il est temps de rentrer.

Ce soir nous dormirons dans un lit, nous sentirons bons, et nous aurons le luxe de ne pas devoir utiliser nos bonbonnes de gaz. Mais, assez bizarrement, ça ne me réjouit pas plus que ça.

S’ensuit le petit moment nostalgique. On lève les verres, à notre dernière soirée ensemble…

“On aura fait de belles rencontres”

On peut quand même s’avouer que ça fait du bien de pouvoir laisser, l’espace d’un petit moment, les barrières entre prof-élève un peu de côté. On s’est senti humain avant d’être quoique ce soit d’autre.
Je crois d’ailleurs que ce fut le mot fort de notre séjour: l’Humanité.
On a appris à compter les uns sur les autres, à relever l’autre quand il tombait, à attendre celui qui souffrait, à encourager celui qui ramait (parce que oui, on a tous ramé à un moment ou un autre), à ramasser les affaires de celui qui semait…

caroline_4Si j’ai écrit ce petit « billet de voyage » c’est aussi (surtout) pour remercier toutes les personnes formidables qui m’ont accompagnée durant cette leçon de vie de 4 jours. Être avec vous m’a beaucoup appris, tant sur moi même que sur les autres.
J’ai rencontré de belles personnes durant ce voyage et je pense que personne n’est prêt à oublier…

#Jour 4

Voilà.
L’aventure s’arrête ici…

Seulement une heure de marche nous sépare des camionnettes qui vont nous ramener chez nous.
Cela nous paraît ridicule maintenant.

Arrivés en bas, nous remercions notre guide, chargeons les camionnettes et mettons le cap sur Bruxelles.
Sur le chemin du retour l’ambiance est tout autre qu’à l’aller, le trois quart des élèves se sont endormis, je regarde par la fenêtre, tout cela semble déjà bien loin maintenant…

Honnêtement, avec le recul, je peux dire maintenant que les deux premiers jours ont été les plus durs. Tant physiquement que mentalement.
On se retrouve « seuls », avec un sac de 16 kg sur le dos , on marche mais on n’a pas encore trouvé notre rythme, on regarde beaucoup les pieds de celui qui se trouve devant. Autant dire que tout ça pousse vite à réflexion et au recentrage sur soi-même.
Je pense donc m’être montrée peut être un peu silencieuse durant ces deux premiers jours, mais je pense aussi que c’est loin d’être un comportement inquiétant à avoir lors d’une Retraite.

N’était-ce pas la finalité après tout?
Se retirer du monde et de la civilisation pour mieux nous découvrir et rencontrer les autres, se sortir de son petit confort pour se placer dans des situations un peu inconfortables..?

Il est 17h.
Retour au train train quotidien.
Tiens… Cela ne m’a pas manqué.

Encore un tout tout grand merci à notre guide Arnold, sans qui tout cela n’aurait été possible. Ainsi qu’à nos deux merveilleux profs Mr Cardon et Mme Mary, qui sont des personnes formidables sur tous les plans, pour leur gentillesse, leur sens de l’humour (à pisser dans son froc), leur réflexes lorsqu’une casserole d’eau bouillante dérape, leur bras solides lorsqu’on finissait par terre, leur joie de vivre, leur encouragements, leur soutien, leurs conseils et bien sûr leurs excellents goûts musicaux (d’ailleurs j’ai retrouvé la chanson « sympa » du voyage du retour, c’était « Default » de Django Django, voilà).

Caroline Ghislain

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2 Thoughts to “Trek Vosges 2016, récit d’aventure”

  1. Moreau Pascal

    Merci Caroline pour ce vibrant témoignage plein d’humanité…
    C’est un réel plaisir de constater à quel point vous avez pu vous inscrire dans la dynamique de cette proposition de ressourcement et lui donner ainsi toute sa dimension. Tout le monde ne reconnait pas toujours que ce type d’activité peut prendre toute sa place dans une retraite ou un ressourcement. Dieu n’y est peut être pas forcément présent pour tous, mais aller vers soi même et les autres, c’est un premier pas à faire… Et vous en avez fait bien d’autres, parfois difficiles…
    Bravo à vous tous et merci à vos professeurs pour cet accompagnement.
    Que vos chemins futurs soient aussi beaux et riches en rencontres, des autres, de soi…

  2. cardon

    Caroline ! Merci pour ce beau témoignage. Tu as très bien rendu ce que nous avons tous vécu là-bas. Laurence et moi, nous avons eu un énorme plaisir à vous accompagner. Echt waar. C’était top, le groupe était magnifique. On repart quand vous voulez 🙂 Tot Morgen !!! Met heel veel plezier.

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