Interview du créateur de l’association Respect Zone

Suite de l’article Le Collège veut devenir une « Respect Zone »

Interview réalisée lors de la conférence de presse.

Bonjour, vous êtes le créateur de l’association Respect Zone c’est bien ça ?

Oui, je m’appelle Philippe Coen et je suis très content d’être ici au collège Jean XXIII.

Comment le label peut-il améliorer notre quotidien ? Que proposez-vous ?

Et bien premièrement, cela met tout le monde sur un pied d’égalité. En affichant le label, vous pouvez exiger que tous les élèves signent la charte mais aussi les professeurs, la direction, les parents d’élèves… Tout le monde s’engagerait alors au même niveau à s’exprimer avec respect, ce qui ne signifie pas forcément être toujours d’accord mais plutôt ne jamais descendre en dessous de la loi humaine, et à modérer ses sites, pages, murs, etc. c’est à dire ne pas rester passif devant quelqu’un qui relaie de la haine. Car si on reste passif, c’est comme si on était complice.

Sinon, en terme pratique, cela signifie que le collège et son site pourrait être labellisé, que la page facebook ou les réseaux sociaux de ceux qui le veulent puissent être «protégés». Ainsi, chaque personne qui s’y rend fait attention à soi et aux autres. Car le respect est à la fois ce que l’on veut pour soi et ce que l’on doit être capable de promettre aux autres.

Comment vous est venue l’idée du label ?

Elle ne vient pas de moi. Ce sont deux jeunes collégiens de 12 et 14 ans, mes enfants, qui ont créé le label et qui l’ont fait circuler dans leur école. Ce label a été créé par des adolescents, pour des adolescents et nous, les adultes, sommes juste là pour aider. Ce label n’oblige pas le respect, il invite à être respectueux. Et il vous appartient aussi donc si vous trouvez des idées, des usages, des envies, n’hésitez-pas à nous les envoyer. Par exemple, on nous a proposé d’afficher le label à la grille d’une école, ce qui signifie : Lorsque je rentre à l’école, je laisse mes insultes dehors. Et c’est ce qui nous a fait changer la charte afin d’intégrer l’espace physique en plus du numérique.

Vous venez de dire que cela compte aussi dans la vraie vie mais vous vous axez plus sur les réseaux sociaux non ?

Non seulement Respect Zone s’applique dans la vraie vie mais en plus on peut le retrouver ailleurs dans le numérique. Il y a par exemple des gens qui mettent en signature automatique de mail: xxxxxx soutient Respect Zone. C’est bien plus difficile de manquer de respect à quelqu’un si en bas de notre signature est affiché notre soutien au label.

Pour finir, nous soutenons aussi la liberté d’expression car de plus en plus de sites de presse ferment leurs commentaires à cause de remarques insultantes ou porteuses de haine alors que nous cherchons plutôt à sensibiliser les internautes afin qu’ils modèrent leurs propos. Internet est un espace public et généralement, dans un espace public, on affiche les règles par soucis de prévention et afin de pouvoir rappeler à l’ordre ceux qui ne les suivent pas. À titre d’exemple, personne n’imaginerait la circulation routière sans un code de la route et des panneaux dans les rues. Pourtant, sur Internet, on ne trouve pas de règlement ni de signalisation ou très peu. Nous en proposons donc un à afficher. C’est ce que dit mon livre, il s’intitule : «Internet contre Internhate, Plaidoyer pour le respect, 50 propositions pour détoxer les réseaux sociaux».

Anaïs Larue

À suivre…

Plus d’infos sur : https://www.respectzone.org

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2 Thoughts to “Interview du créateur de l’association Respect Zone”

  1. Cc

    Anaïs, je te félicite pour cet article. De loin, je suis ravie de voir que tu t’investis toujours autant dans la vie du collège. Bravo, continue!

  2. Anaïs,

    Merci pour ton très professionnel travail journalistique et le temps que tu donnes à tes condisciples du Collège pour les informer.
    Respect Zone va petit à petit fleurir dans le Collège au second semestre et les élèves seront invités à s’embarquer dans cette aventure collective pour plus de respect, moins de haine et de harcèlement.
    Tous ensemble, nous pouvons y arriver. Merci pour tes deux premières pierres.

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