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Petites anecdotes sur le grand Monsieur Petit

Suite au départ pour le grand voyage de M. Petit, les élèves qui l’ont connu ont eu l’occasion de livrer leur meilleure anecdote avec lui. Au vu de nombre de réponses, cet article qui lui rendra hommage ne sera donc pas…petit. En plus des anecdotes des élèves, l’article sera aussi parsemé de quelques anecdotes personnelles (vécues par M. Doumont).

Un prof merveilleux

Quand on lit l’ensemble des anecdotes, ce sont surtout les grandes qualités de professeur qu’avait M. Petit.

Être professeur, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Il arrive parfois que nous rencontrions de véritables spécimens qu’il faut arriver à gérer. Ce fut notamment le cas lors de l’année scolaire 2020-2021 lorsque M. Petit fit la connaissance d’Orson, un petit rigolo. Melissa (5T4) nous explique comment il a réussi à gérer ce spécimen grâce au « pschit pschit de M. Petit »

« Il y a des souvenirs qui, sans qu’on sache exactement pourquoi, deviennent immortels. Gravés dans nos mémoires comme des éclats de rire au cœur de l’ordinaire. L’un de ces souvenirs, c’est celui de Monsieur Petit… et de son fameux “pshit pshit”.

C’était pendant cette étrange période qu’on appelait le Covid, quand le monde entier semblait marcher à reculons, masqué, distant, inquiet. Moi, j’étais alors en 1C1, dans la classe d’Orson — oui, le Orson. Déjà à l’époque, tout le monde savait qu’il allait mettre un peu d’animation dans l’année. Et Monsieur Petit, lui, avait compris dès le premier jour qu’il faudrait plus qu’un tableau et des leçons pour tenir le cap avec un élève pareil.

Mais Monsieur Petit avait une arme secrète.

Non, pas une punition. Pas une colle. Pas même un regard sévère.

C’était… le pshit pshit.

Une bouteille de gel hydroalcoolique, bien banale à première vue, mais qui, entre les mains de Monsieur Petit, devenait un outil pédagogique… et comique.

Chaque matin, en entrant dans la classe, nous avions notre petit rituel : un coup de pshit sur les mains. Mais très vite, entre Orson et Monsieur, ce geste sanitaire s’est transformé en véritable sketch. Quand Orson faisait le clown — ce qu’il faisait souvent — Monsieur Petit, sans se départir de son sourire malicieux, dégainait son flacon et pshit ! sur le t-shirt d’Orson. Pas méchant, jamais humiliant. Juste drôle. Légèrement théâtral. Et terriblement efficace.

Toute la classe riait. Mais surtout, Monsieur Petit riait. Ce rire franc, complice, qui nous disait sans mot : “J’ai compris votre énergie. Et je vais la retourner avec humour.”

Puis, un jour, le chaos a pris le dessus sur l’ordre.

Orson, dans un élan de rébellion espiègle, parvint à s’emparer du flacon. Et là… comment décrire ce qui s’est passé ensuite ? Une scène surréaliste. Une véritable bataille de pshit pshit éclata en pleine salle de classe ! Gel contre gel, éclats de rire contre éclaboussures. Monsieur Petit, loin de se fâcher, entra dans le jeu avec la même malice qu’il avait toujours eue.

Ce jour-là, le sérieux de la pandémie s’était arrêté à la porte. Il ne restait plus que des élèves qui riaient, un professeur qui riait avec eux, et une ambiance que l’on n’oublierait jamais.

Monsieur Petit avait compris que l’on peut faire respecter les règles sans jamais éteindre les sourires. Qu’on peut enseigner avec fermeté, mais aussi avec tendresse, et surtout avec humour.

Aujourd’hui, il n’est plus là. Mais son pshit pshit, lui, résonne encore quelque part dans notre mémoire, comme un petit jet de bonheur au milieu du quotidien.

Merci, Monsieur Petit, pour cette étincelle. Pour cette bataille pas comme les autres. Et pour nous avoir appris que parfois, un simple flacon de gel peut devenir une leçon de vie. »

Assister à un cours de M. Petit, c’était aussi repartir avec plein de souvenirs, comme nous le rapporte Karam (2C6) :

« En fait je n’avais pas d’anecdotes spécifiques avec lui parce que, tous les jours, je vivais des trucs incroyables avec lui. J’aimais quand il nous raconterait des histoires drôles… Ses cours étaient incroyables. Je venais à l’école que pour son cours. Il me manquera bcp et il restera dans ma mémoire de bonne personne et de meilleur prof qu’on puisse rêver. »

Pauline (2C4) abonde dans le même sens : « J’ai eu cours d’EDM avec monsieur Petit et j’en garde un souvenir mémorable, c’était un professeur incroyable et je me souviens que j’attendais toujours son cours avec impatience. Avant de commencer le cours au lieu de nous dire “asseyez-vous”, il disait toujours “assoyez-vous”. 

Alors, ce que je retiendrais de lui c’est qu’ il nous racontait toujours des anecdotes, il faisait des blagues et on voyait qu’il était passionné par son cours. Il était ce genre de prof à qui on s’attache et que l’on ne peut pas oublier. »

M. Petit était surtout un professeur d’EDM. S’il y a bien une chose qu’il ne fallait pas lui dire, c’est que Bruxelles est une province. Selena (2C1) :

« Une fois, on travaillait pour une évaluation de géographie. Quand on parlait des provinces, il criait très fort (pour rigoler) en nous répétant que Bruxelles n’est pas une province !!! Il nous disait ensuite que, si on mettait ça à l’éval, il nous taperait avec son câble d’ordinateur. »

Oui des souvenirs précieux, parfois encore présent, comme pour Owen ( 6T4) :

« Pour mon anecdote, je me souviens que M. Petit nous avait montré un extrait de “Germinal” et pendant que nous le regardions, il a dessiné une caricature de moi-même qu’il m’a donnée ensuite. Aujourd’hui je garde toujours précieusement ce dessin depuis bientôt 4 ans. »

Les évaluations et M. Petit

S’il y a bien une chose que vos professeurs détestent par-dessus tout, c’est bien corriger. Et c’était probablement le cas aussi de M. Petit. Quand les élèves lui réclamaient les interrogations corrigées, il n’hésitait pas à sortir les histoires les plus ahurissantes pour justifier qu’il ne les avait pas.

Felix (5T4) : « Monsieur Petit était connu pour son humour légendaire. Par exemple, quand nous lui demandions s’il avait corrigé nos interros, il jurait les avoir prises avec lui, mais qu’un raton laveur belliqueux les lui avait piquées. C’est rapidement devenu un running gag, qui n’a jamais manqué de nous faire rire. »

Maelys (2C8) : « Le moment qui m’a le plus marqué, c’est que Mr Petit ne nous rendait jamais nos évaluations, nous racontait toujours des histoires toutes plus folles les unes que les autres, comme cette fois où il nous a dit avoir été attaqué par un ours qui lui avait mystérieusement mangé sa farde à évaluations comme excuse. Ça nous a toujours fait rire. »

Une autre chose qui nous embête parfois en tant que professeurs, c’est comment occuper les élèves qui ont fini leurs évaluations avant les autres. Et bien ce génie qu’était M. Petit avait une solution toute trouvée : dessiner un dinosaure au verso, comme nous le rapporte Hadiatou (2C3) :

« L’année passée, Monsieur Petit nous demandait de dessiner un dinosaure derrière nos évaluations quand on avait fini. Et moi, comme je ne savais pas trop dessiner un dinosaure, j’écris « Sa vous plaît » c’était une référence et je le remettais comme ça et monsieur Petit s’habituait à ce que j’écrive ça et cette année on avait fait une évaluation et j’avais oublié d’écrire « sa vous plaît » et Monsieur Petit me l’avait rappelé. »

Un homme au grand cœur et un super titulaire

M. Petit était un excellent professeur, mais aussi un homme au grand cœur. Quand on pense à lui, sa bienveillance nous vient directement à l’esprit, comme nous le rappelle Félix (5T4) qui l’a eu comme titulaire :

« Ce qui m’a le plus marqué, c’est sa bienveillance. Quelle chance que de l’avoir eu pour m’accueillir au collège ! Jamais je ne l’ai entendu hausser le ton sur quelqu’un, il valorisait le fait d’essayer, pas la perfection. Je me rappelle que, pendant la journée des premières, il fallait répondre à la question suivante: quelle est votre matière préférée ? 95% de la classe avait répondu l’EDM. Surpris, il avait demandé pourquoi. La réponse était unanime: grâce au professeur ! Sans aucun doute, il a contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. »

Julia (2C1), qui était en 1C2 l’année passée, ne dit pas autre chose : « J’ai été très fier de faire partie de la classe des 1C2 et d’avoir eu comme titulaire M. Petit, parce que, sans lui je ne sais pas comment j’aurais réussi ma première année de secondaire »

Pour avoir le bonheur de donner cours en 1C2 à deux reprises, je peux vous assurer qu’il prenait cette tâche très à cœur et qu’il remplissait à la perfection. C’était sans doute l’un des meilleurs titulaires que j’ai côtoyé au collège.

Mais il n’était pas seulement disponible pour les élèves dont il était le titulaire, mais aussi les autres. Lors des examens, il n’hésitait pas à se montrer rassurant face aux élèves stressés, comme Jalène (6T4) :

« Je suis désormais en 6e, mais j’ai eu cours avec Monsieur Petit lorsque j’étais en 2C1, en 2021. Durant la session de Noël, vers la fin du temps prévu pour l’examen, je n’avais toujours pas terminé. Il faut savoir que j’ai souvent été une élève très stressée, donc je ne me sentais vraiment pas bien. Finalement, je me suis retrouvée seule en classe, face à ma copie alors qu’il sonnait l’heure de la récréation. Monsieur Petit m’avait alors demandé ce qui n’allait pas puisqu’il sentait mon anxiété grandissante. C’est en lui montrant la question qui me posait problème que j’ai été complètement envahie par le stress (et que je me suis carrément mise à pleurer sur ma feuille !).  J’étais la dernière et j’étais persuadée que cette question allait me faire rater mon examen. Monsieur Petit m’a immédiatement rassurée en me rappelant que j’étais une bonne élève en général et qu’une seule question sur un graphique ne pouvait pas me faire rater l’entièreté de l’épreuve. Il m’a alors proposé de me calmer et a accepté de rester en classe avec moi le temps que je relise la question et finisse mon examen. Entre-temps, Madame Gérard est arrivée en classe aussi et c’est ainsi que j’ai pu terminer mon examen plus apaisée et rassurée par deux de mes incroyables professeurs de cette année-là ! On peut noter que, plus tard, dans la semaine, en sortant de classe, après avoir parlé de nos examens, Monsieur Petit m’a confirmé que j’avais bien réussi mon examen (j’avais dramatisé pour pas grand-chose en fait). Je lui suis toujours autant reconnaissante d’avoir été un soutien à ce moment-là, car, parfois, il est compliqué de retrouver l’apaisement dans une situation de stress intense. »

Il n’hésitait pas non plus à se rendre disponible quand il s’agissait d’accueillir de nouveaux élèves, comme ce fut le cas pour Sophie (4T4) :

« La toute première fois que je suis entrée dans cette école, M. Petit a été le premier enseignant que j’ai rencontré. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était un jeudi matin de février. J’ai vu le brouillard pour la première fois et, sur le chemin vers la tour, il nous attendait, mes parents et moi. À ce moment-là, j’ai senti que la façon dont j’allais être accueillie, la manière dont on me parlerait…allait avoir un grand impact sur les jours à venir.

Il nous a salués avec un sourire contagieux, a parlé un moment avec mes parents et les a rassurés en leur disant que tout ira bien. Il est ensuite parti avec moi pour me montrer la classe dans laquelle j’allais être. En chemin, il m’a fait sa première blague gentille, expliquant que son nom de famille était « Petit » et a essayé de me faire sourire, car il était évident que j’étais nerveuse.

Il m’a présenté à tous mes camarades de classe, m’a montré ma place et m’a présenté à un ami qui pourrait traduire ou m’aider si j’avais besoin d’aide. »

Son grand cœur permettait à ses élèves de vivre des moments mémorables, comme ce fut le cas pour Adea (6TIA) :

« Je me souviens que, lorsque j’étais en deuxième secondaire, monsieur Petit nous avait rapporté du lait de vache, il avait rapporté les gobelets et nous avons passé un super bon moment, tous ensemble. Il me semble qu’il habitait près d’une ferme et il nous en avait apportés pour que l’on puisse le goûter. Ce moment reste inoubliable, Monsieur Petit était une personne très généreuse, au grand cœur, au cœur pur. »

Même lors des punitions, il pouvait se montrer magnanime, comme ce fut le cas pour Kornelia (3T1) : « L’année passée, notre classe avait été punie et on devait copier 200 fois un texte. Pendant qu’elle écrivait, monsieur Petit lui a dit qu’elle pouvait arrêter d’écrire comme c’était son anniversaire. »

L’année de la grande 1C1

Un article en hommage à M. Petit qui ne parlerait pas de l’année scolaire 2021-2022 serait incomplet. Car, cette année-là, un énorme cataclysme s’abattit sur le collège Jean XXIII. Mais pas le genre de cataclysme qui apporte ruine et désolation. Non. Celui qui apporte la joie et le rire. Ce cataclysme s’est principalement abattu sur la classe des 1C1, la grande 1C1 comme nous l’appelions, M. Petit et moi-même. Et ce cataclysme fut surtout déclenché par un trio de professeurs, le trio que certains parents ont appelé « le trio infernal ». Ce trio était constitué de M. Petit, M. Doumont et M. Vilain.

Petar (4T4) : « Dans ma première année, il y avait un trio entre M. Doumont, M. Petit et M. Vilain, c’était une expérience à la fois amusante et vivante. Parfois, il s’amusait à lancer des petites farces à l’un ou l’autre de ses collègues, pour notre plus grand plaisir. »

Tout au long de l’année, nous nous sommes amusés à nous lancer des piques, faire des blagues en y mêlant souvent les élèves. Il serait trop long  de toutes les lister, mais en voici une des plus mémorables, racontée par Zoé (4T4) :

« En première année j’ai eu la chance d’avoir le magnifique trio de M. Petit, M. Vilain et M. Doumont en 1C1. Ils avaient pour habitude de passer par nous pour faire des blagues. Celle qui m’a le plus marquée, c’est le jour où M. Vilain nous avait demandé de nous retourner pour l’heure de cours avec M. Petit, c’est-à-dire se mettre sur le banc de derrière, ce qui nous faisait beaucoup rire. Quand M. Petit arriva, il a fait comme si de rien n’était et il continua le cours. Il avait pris notre armoire en guise de tableau et avait écrit dessus (d’ailleurs il avait dû aller en labo pour trouver un produit qui pouvait effacer le massacre 🤣).

Les 1C5 de cette année-là n’ont pas été épargnés non plus. Pour bien comprendre l’anecdote qui va suivre, un peu de géographie. Dans le bâtiment des premières, la classe des 1C1 se trouve à côté des 1C5. Les élèves de 1C1 peuvent voir ce qu’il se passe en 1C5 et inversement. Il se fait que, cette année, le jeudi après-midi, M. Petit avait cours en 1C1 et moi en 1C5. Un jour, alors que je donnais cours aux 1C5, M. Petit envoya une élève pour me passer un mot sur lequel il était indiqué « Pour M. Doumont ». Surpris, j’ouvre le fameux papier m’attendant à quelque chose d’important. Il était écrit « prout ». S’ensuivirent quelques échanges de papier. Et ce fut souvent le cas les jeudis après-midi.

Cette année-là, toutes les blagues ne marchèrent pas. Un jour, M. Petit et moi-même avons voulu jouer un tour à M. Vilain en écrivant le mot « prout » derrière le tableau de la classe dans laquelle M. Vilain allait donner cours le lendemain. Seul problème, le professeur de mathématiques découvrit le mot avant. À l’intercours, elle alla voir M. Vilain en lui rapportant, très embêtée, ce qu’elle avait découvert. Heureusement, M. Vilain comprit directement qui étaient les auteurs de ce sacrilège.

Qu’est-ce qu’on se marre avec vous, M. Petit  

Mais surtout, ce qu’on retiendra de lui, c’est son humour. Comme dit précédemment, il n’hésitait jamais à jouer avec ses collègues, comme l’année passée en 1C3, n’est-ce pas Amal (2C8) ?

« Un jour, monsieur Petit avait une bouteille Spa avec un verre en papier par-dessus et il l’a appelé Anatole. Durant le cours de français, Mr Hecq a jeté Anatole à la poubelle sans savoir que c’était à monsieur Petit. Quand le cours de français était fini et que M. Petit est rentré, il a vu Anatole à la poubelle et a envoyé un message à M. Hecq une photo de lui avec Anatole. »

Un sens de la repartie à faire pâlir les plus grands humoristes d’après Marly (1C4) :

« Un jour, M. Petit nous a gardés en classe. En entrant, il s’est présenté sous le nom de M. Petit. Certains étaient perplexes en mode : « mais vous n’êtes pas Petit… » et il a répondu :

« Oui je sais. C’est étrange quand je me suis mis avec ma femme, elle a bizarrement voulu garder son nom de famille. »

Ensuite, il y a eu Zhen Yi agité comme d’habitude qui s’est fait remarquer.
Il portait un tee-shirt avec écrit derrière “Zhen Yi” et “Multiactivité”.
M. Petit lui dit “bon Zhen Yi assois-toi”
Zhen Yi s’est retourné et a dit “Hein, comment vous savez comment je m’appelle ?” Et il a répondu ” C’est écrit sur ton T-shirt ” en levant les yeux au ciel. Ensuite, il a ajouté : « à moins que tu ne t’appelles “Multiactivité” ?
Et on a tous bien rigolé. »

Son humour permettait aussi de relativiser les choses comme lorsque Gilles (5T4) perdit son bic lorsqu’il était en première :

« C’était au cours de ma première, l’année où le hasard a bien fait les choses puisqu’il m’a mis en 1C2, la classe de Monsieur Petit. L’année était déjà bien entamée lorsque je perdis mon bic ou plus probablement que quelqu’un me le vola ! Il se trouva que M. Petit avait dans le même laps de temps perdu ses lunettes de soleil… Nous avons bien rigolé (d’un rire un peu jaune toutefois, nous venions tout de même de perdre des objets bien utiles !) sur le fait que ses lunettes et mon bic étaient probablement partis en vacances ensemble, et qu’ils s’y plaisaient tellement qu’ils ne reviendraient sans doute jamais ! »

Il n’hésitait pas non à jouer des tours aux autres classes, comme ce fut le cas pour les 1C8 l’année passée (Asma, 2C6) :

« Après que les 1C8 aient gagné la journée des premières, nous étions tous dégoûtés — Monsieur Petit le premier ! Quelques mois plus tard, lors d’un cours avec lui, il n’avait visiblement pas envie de donner cours. On a commencé à parler de la fameuse journée des premières, et on se remémorait à quel point les 1C8 avaient tout gagné. C’est alors que Monsieur Petit a eu une idée un peu folle : aller leur voler leur coupe !
Il nous a demandé quel cours avaient les 1C8 à ce moment-là. Comme j’avais des amis dans leur classe, je lui ai dit qu’ils étaient en sport. Il était ravi : c’était le moment idéal pour leur faire une blague.
Comme nos deux classes (1C2 et 1C8) étaient reliées par une porte, Monsieur Petit a pris les clés, a ouvert la porte, a pris la coupe et est revenu en classe, tout fier, la coupe levée au-dessus de sa tête et un grand sourire aux lèvres ! On a tous éclaté de rire. On a ensuite caché la coupe derrière le radiateur. Après la récréation de midi, des élèves de 1C8 sont venus dans notre classe, réclamant leur coupe. On a tous nié, mais nos fous rires nous ont trahis… On a fini par leur rendre la coupe. Ce fut une anecdote vraiment drôle, qui illustre parfaitement la bonne humeur et l’esprit de Monsieur Petit. »

Avec tous ses élèves, il avait mis en place un jeu particulier, comme nous le rappelle Ethan (3T2) :

« Avec monsieur Petit on avait tendance de faire un jeu qui consistait à ne pas regarder la main de l’autre quand on se croise, et il avait la fâcheuse tendance à toujours le faire quand on se voyait. »

Il y avait bien un jour où l’humour et les blagues sont plus que bienvenues : le 1er avril. En avril 2023, M. Petit et moi-même avions décidé de jouer un petit tour aux 2C1. M. Petit avait commencé son cours quand il a subitement dit aux élèves : « Ah zut, j’ai oublié des photocopies en salle des profs. Je reviens. » Ce que les 2C1 ne savaient pas, c’est que je me trouvais dans le couloir. M. Petit et moi-même avons alors échangé nos vêtements avant de nous faire passer l’un pour l’autre.

Lors d’un autre premier avril, M. Petit et d’autres professeurs étaient en conseil de classe. Alors que le conseil de classe touchait à sa fin et que nous parlions d’un élève qui ne posait aucun problème, M. Petit refroidit directement :

« – Mouais, je trouve tout de même que son comportement se détériore de plus en plus. Il devient insultant, tape les autres dans les rangs, les insultes. »

Le visage de la titulaire commença à se liquéfier lorsque M. Petit rajouta : « Eh, premier avril hein. »

Mais les blagues n’avaient pas lieu que le premier avril, au grand désarroi d’Emilia (2C7) :

« Un jour il nous a fait un poisson d’avril.  Il est entré en classe énervé et nous a dit de sortir une feuille. Il a préparé une interrogation surprise sur son ordinateur. Alors qu’il restait deux minutes, il a commencé à rigoler et il a crié “poisson d’avril” ! Alors qu’on n’était même pas en avril! » 

Une autre année, suite à une faute de frappe, son sigle (PA) avait indiqué parmi les accompagnateurs du voyage rhéto. Le matin même du départ, M. Petit envoya la photo suivante :

Il ajouta comme message : « Je suis bien arrivé à Barcelone. Le temps est superbe… non je rigole. J’arriverais juste un peu en retard. »

M. Petit était tout cela à la fois. Un grand professeur, un homme au cœur d’or et à l’humour inimitable. Le genre d’homme qui a marqué toute une génération d’élèves et de collègues.

Rappelons que le vendredi 23 mai, un hommage lui a été rendu dans la cours de récréation. L’occasion de lui faire un dernier aurevoir et de lui souhaiter bon voyage…

M. Doumont

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