Premier « oldschool-LAHONTE ! »

Premier témoignage reçu après l’appel lancé (Lire LA HOOOOOONTE !). Il est classé « oldschool ».

Cher BAKA,
Voici mon “La Honte” qui m’est arrivé lors de mon premier jour de rentrée des classes, en première année secondaire, en 1978.
Figurez-vous qu’à cette époque, les écoles n’étaient pas encore mixtes et les jeunes filles en fleur portaient de longs tabliers bleu marine, fermés jusqu’au col par une rangée de boutons à pression.
Sur le côté gauche, le prénom et le nom de l’élève, brodés par nos charmantes mamans encore élevées à l’école ménagère.
Pour moi, la rentrée en secondaire signifiait un passage nécessaire où enfin, on cesserait de m’identifier à une petite fille.
J’usai donc de stratagèmes divers pour convaincre ma maman de m’acheter la paire de chaussures à talons hauts (3 cm!!!) qui transformerait à jamais, ma démarche de gamine, en celle de femme fatale.
J’obtins gain de cause pourvu que ces nouvelles chaussures puissent encore contenir mes semelles orthopédiques. Je reçus donc des richelieu à lacets et à talons. Ce n’était absolument pas à la mode, mais c’était une victoire! Ma mère, convaincue qu’il fallait absolument acheter un bon cartable en cuir pour ma vie entière, fit l’acquisition d’une gigantesque malette de médecin noire avec armatures métalliques, qui se révéla peser une demi-tonne, lorsqu’elle contenait quelques livres et classeurs.
Premier jour de classe, le 2 septembre 1978. Je mesure désormais 1m77, rehaussée des 4 cm de talons magiques, j’aborre fièrement mon tablier boutonné jusqu’à mi-mollets. Dans ma main droite, “LA” malette qui me cisaille le mollet droit et force mon déhanchement. Nous sommes dans les rangs, avec les 12 classes de première et nous allons sortir du local de chimie situé dans le nouveau pavillon préfabriqué. Je suis la plus grande de la classe. Le regard droit et fier, j’entame, telle Marilyn, la descente de l’escalier qui donne sur la cour centrale lorsque… Patatra, je m’étale de tout mon long, me prenant les pieds dans mon tablier, le cartable gigantesque et mon honneur bafoué tout à la fois.
La honte, c’est vrai, totale et absolue, bien plus forte que cette douleur lancinante au genou, les égratinures aux mains et les larmes contenues. J’avais raté MON entrée!
@+ pour d’autres souvenirs honteux, si cela vous intéresse 😉
FDeeDee

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