Le Corbeau et le Renard parodiés

Mei-Ling Jim :

Mr. le pêcheur, sur son bateau balloté,
Réparait les mailles de son filet.
Mr. Le poulpe, par le danger alerté,
Lui lança sur un ton faussement inquiet :
« Et bonjour Mr. Le pêcheur !
Que vous êtes cruel, que vous êtes mauvais !
À votre place, je retournerais à ma demeure,
Car vous n’attraperez rien d’autre que des déchets ! »
À ces mots, le pêcheur, piqué au vif, s’énerva
Et pour punir le poulpe, son filet lâcha
Mais le poulpe, rusé, l’évita.
Et le pêcheur, maladroit, dans la mer tomba.
« Apprenez, Mr le pêcheur, que la personne qui sauras m’attrapez
N’est pas encore née ! »
Le pêcheur, honteux et trempé,
Jura, mais un peu tard, qu’il n’ira plus jamais pêcher.

Amin Abdelkefi :

Maître Momo, devant sa télé allumée,
Jouait à la playstation 3.
Mamadou, par le jeu attiré,
Lui dis à peu près cette phrase-là :
« Laisse-moi jouer avec toi,
ou ton jeu, tu le perdras. »
Maître Momo, sur le coup, fut effrayé,
Et lui donna un coup de pied.
Mamadou, suite au coup encaissé,
Demanda à Momo de le pardonner.
Maître Momo, qui est très rancunier,
Dit à Mamadou de se casser.
Mamadou, tout en sortant,
Prit le jeu en le cachant
Et se moqua de Maître Momo,
Qu’il avait mené en bateau.

Céline Verfaille :

Petite Célouche, sur une toilette perchée,
Tenait en ses mains un rouleau de papier WC.
Madame Pipi, par l’odeur révulsée,
Lui dit ceci avec ironie :
« Bonjour, Petite Célouche.
Que faites-vous, c’est louche.
Et depuis combien de temps n’avez-vous pas pris de douche ? »
Et pour s’en excuser,
Petite Célouche ouvrit les mains et laissa tomber
Le rouleau de papier WC.
La Madame le prit et dit :
« Ma chère petite infecte,
Apprenez qu’il serait correct
De se laver les mains
Après ses besoins ! »
Célouche, confuse et peu fière
Se jura que, désormais, elle apprendra ses bonnes manières.

Julien Van Wallendael :

Maître Renard, devant son terrier couché,
Se délectait d’ordures fétides.
Maître Corbeau, faussement dégoûté,
Lui cracha son fiel insipide :
« Voyons, compère des broussailles !
Où est donc passé le pilleur des basses-cours,
L’incontestable seigneur des volailles !
Voilà le gibier qui sied à votre rang de toujours !
Sans mentir, si cette nourriture vous mangez
Vous ne vaudriez guère mieux que les rats du charnier !
Mais vous ne seriez plus à la hauteur
Du légendaire aigrefin chapardeur ! »
A ce flot d’insultes jetées,
Le Renard glapit, offensé
Et, en un éclair fauve orangé
Disparut dans sa tanière, le menton levé.
Dans un claquement d’ailes polisson
Le corbeau au rire croassant
Saisit les détritus nauséabonds
Et tança le Renard sur un ton impudent :
« Mon bon Maître Renard,
Apprenez que tout corbeau arnaqué
Ne se laisse jamais tout à fait avoir,
Du moins s’il est rancunier.
Vous souvenez vous de cet exquis fromage,
Que vous m’extorquâtes l’autre jour
Lorsque vous me susurriez vos flatteurs bavardages ?
Eh bien, leurré, vous l’êtes à votre tour ! »


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